Ce blog fut originellement conçu comme le compagnon numérique de mon livre "Torture Porn, l'horreur postmoderne", paru en février 2016 aux éditions Rouge Profond. Vous y trouverez des articles sur des films qui ne sont que brièvement évoqués dans cet ouvrage, ainsi que des informations relatives au "torture porn". Le temps passant, il m'a semblé opportun d'en diversifier le contenu et d'y traiter d'autres aspects du cinéma d'horreur -- telles que la teen horror et les productions indépendantes à petits budgets, objets de mon travail actuel.

A propos du livre TORTURE PORN, L'HORREUR POSTMODERNE :


Sous-genre vilipendé par la critique mais commercialement fructueux, le « torture porn » a relancé, au milieu des années 2000, le débat sur la prétendue nocivité du cinéma d'horreur. Généralement considéré comme le véhicule des pulsions sadiques et misogynes de ses auteurs et de son public, il demeure trop méprisé pour avoir fait l'objet d'une étude objective et approfondie dans notre pays – contrairement aux Etats-Unis, où il nourrit depuis son origine la réflexion universitaire.
"Torture Porn, l'horreur postmoderne" propose d'explorer les enjeux et les thèmes du sous-genre en ignorant les préjugés qui obscurcissent son appréhension. Ce faisant, il remet en cause certains principes du féminisme radical et d'une pensée politiquement correcte qui tendent à l'aseptisation du cinéma horrifique. Le « torture porn », héritier d'une tradition subversive du cinéma d'exploitation, y est envisagé comme le vecteur d'une sensibilité postmoderne empreinte de scepticisme envers les valeurs morales, politiques et culturelles en vigueur. Loin d'être misogyne, il questionne la validité du modèle patriarcal et redéfinit les enjeux de la féminité en offrant de mémorables portraits de femmes violentes et en dépeignant une masculinité en crise.
Lieu de l'instabilité, de l'incertitude et de la déconstruction (des corps comme des concepts), il se dérobe aux notions établies de bien et de mal, de conservatisme et de progressisme, de haute culture et de sous-culture, pour jongler avec les paradoxes et les diversités. Il restitue au cinéma d'horreur sa force brute de questionnement et ses vertus d'inconfort.

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